Jean Camberoque : L’Œuvre-Passage entre Lumière et Ombre du « Midi Noir » (1917-2001)
Né et décédé à Carcassonne (1917-2001), Jean Camberoque est une figure tutélaire de l’art plasticien occitan du XXe siècle, dont l’œuvre est ancrée dans les profondeurs mystérieuses du « Midi noir ». Peintre, graveur, céramiste, sculpteur et illustrateur, il déploie une pratique artistique complète qui lui vaut la reconnaissance des institutions parisiennes, comme son statut de sociétaire du Salon d’automne et de la Société nationale des beaux-arts dans les années 1960.
Carcassonne, Surréalisme et Amitiés Fondatrices
Le parcours de Camberoque est indissociable de son ancrage local et des rencontres historiques qui ont façonné sa vision. Il est un proche du poète Joë Bousquet, dont il est l’illustrateur privilégié, partageant une amitié intellectuelle essentielle. Durant la Seconde Guerre mondiale, Carcassonne devient un refuge : à la demande de Bousquet, Camberoque s’implique directement en côtoyant et en aidant à dissimuler des figures majeures de l’art européen en exil, notamment les surréalistes Max Ernst et Hans Bellmer. Ces contacts précoces avec l’avant-garde ont subtilement nourri son style, caractérisé par une tension entre figuratif et onirisme.
L’Extension de la Matière : De la Toile à la Céramique d’Art
Au-delà de la peinture, Camberoque développe une expertise dans les arts du feu. Durant les années 1950, il séjourne et se forme à la céramique d’art à Sant Vicens (Pyrénées-Orientales). Il y travaille aux côtés de figures du renouveau céramique telles que Jean Lurçat, croisant notamment Pablo Picasso. Cette maîtrise des techniques murales lui permet de laisser un héritage monumental et accessible dans l’espace public, comme en témoignent :
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La grande fresque de la gare de Carcassonne, véritable carte d’identité visuelle du département de l’Aude.
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Les mosaïques et céramiques murales ornant des établissements scolaires majeurs, notamment à Narbonne (lycée Docteur Lacroix) et Carcassonne.
Expositions et Reconnaissance
Jean Camberoque a exposé son travail en France et à l’international, notamment en Europe, au Maghreb et aux États-Unis. Des expositions et hommages réguliers continuent de mettre en lumière la richesse de son œuvre :
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Il expose fréquemment à Paris dans les Salons officiels (Salon d’automne, SNBA).
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Des expositions et rétrospectives, comme celle intitulée « Le Peintre du Midi noir » à Carcassonne, réaffirment son importance dans le paysage artistique local et national.
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Les Archives de l’Aude accueillent régulièrement des événements valorisant le fonds d’œuvres et d’archives dont il a fait l’objet d’une donation majeure.
Un Héritage Documenté et Vivant
L’artiste maintient un lien indéfectible avec son territoire. Sa reconnaissance se matérialise par une rue portant son nom à Carcassonne depuis 2003. Son héritage artistique et documentaire est aujourd’hui conservé et étudié grâce à l’importante donation faite par son fils, le photographe Charles Camberoque, aux Archives départementales de l’Aude. Ces fonds garantissent la pérennité de l’œuvre et alimentent de régulières expositions, réaffirmant Jean Camberoque comme un pont essentiel entre les traditions artistiques du Sud et les avant-gardes du XXe siècle.
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